dimanche 4 octobre 2015

Quand texter change TOUT.


Cette semaine, j'ai vécu une des plus grosses paniques de ma vie et je me suis dit que je vous en ferais part histoire que vous puissiez peut-être l'éviter et, par le fait même, vous épargner d'avoir à respirer dans un p'tit sac brun comme moi.


On l'entend dire de plus en pus souvent et avec raison : texter au volant c'est très dangereux. Ce qui vous donne l'impression de sauver du temps peut changer la vie d'une ou plusieurs personnes à jamais. Mais aujourd'hui je vous parle du contraire : ces moments où texter pourrait tout changer et où on ne le fait pas et où, encore là, on pourrait éviter des situations fâcheuses ou même désastreuses.

Pour sa sixième année, on a fait adopter à ma fille un nouveau système : fini le service de garde (à 150$ par mois!), comme je suis à 8 minutes de marche de l'école, c'est désormais chez moi qu'elle vient manger le midi.  Et, comme elle est en garde partagée, j'ai demandé à papa de lui faire de lunchs comme les années passées, lunchs qu'elle mangerait chez moi. Je n'ai pas été très étonnée qu'elle arrive avec-pas-de-lunch la moitié du temps et que ça finisse par moi qui improvise quelque chose et ça ne me dérange pas vraiment. Mais il a aussi fallu s'ajuster au fait que ma cocotte se promène désormais toute seule, et fait le chemin école/maison entre 2 et 4  fois par jour, dépendant si elle part de chez moi (à pied) ou de chez papa (en auto).

J'ai vite  réalisé que son heure d'arrivée le midi est autour de 12h08. Le jour où elle est arrivée vers 12h15, j'étais sur mon balcon à zieuter la rue avec énervement. Quand elle est enfin arrivée,  je lui ai presque crié " Mais tu étais où???". Elle avait oublié sa clef et avait du retourner à l'école la chercher.

Ça n'a pas été long que je lui ai expliqué que dès qu'elle est trop en retard, je m'inquiète. Et pas rien qu'un peu.  Parce que je la connais. elle placotte, elle papote, elle oublie tout, alors j'ai du lui faire comprendre qu'une petite maman qui attend son enfant qui n'arrive pas, ça voit pas clair et qu'il faut arriver à l'heure prévue  le plus possible.

Cette semaine, c'est rendu à 12h25 que je me suis mise à vraiment, mais vraiment capoter. J'ai donc appelé son père, vu que c'était sa semaine chez lui, mais pas de réponse. Je raccroche et j'attends encore tout en me demandant à partir de quand je pète une fuze et une fois la fuze pétée, je fais quoi?

 À 12h30,  je me dis que son père l'a peut-être gardée à la maison pour une raison obscure et qu'il a oublié de me le dire? Alors j'appelle à l'école, pas de réponse là non plus. Y'a qu'un répondeur que j'ai vraiment envie d’engueuler, puis je rappelle papa, toujours pas joignable. Cette fois-ci je lui laisse un message semi parlé semi hurlé du genre "Sais-tu où est notre fille ????" et là j'ai pris mon sac, mes clés, mon début d'hyperventilation et je suis partie à l'école. Elle est sûrement absente et il pourrons me le confirmer que je me répète sans cesse, tout en me servant vraiment beaucoup de ma respiration d'accouchement (enfin, ça sert à quelque chose!).

J'arrive et en moins d'une minute je vois ce que je redoute : le petit crochet sur la liste qui marque ma fille comme présente à l'école ce jour là. La directrice appelle au service de garde, seul endroit où peuvent être les enfants sur l'heure du dîner,  et on lui confirme qu'Alicia n'est pas là.  Plus ça va, plus le cœur est sur le bord de me sortir de la poitrine. Je me dis "Peut-être qu'elle est arrivée à la maison VRAIMENT en retard et qu'elle se demande où MOI je suis?" J'appelle à la maison : pas de réponse. Et là je me mets à me dire de ces trucs qu'on entend comme : chaque minute passée éloigne un enfant kidnappé de X km de l'endroit de départ, etc. Et je vous le confirme, écouter "Mémoires vives" ça aide pas pantoute dans ce genre de situation.

La directrice me dit " Je pense qu'on devrait appeler le 911". Et là, je suis figée sur place. Comme si le fait d’appeler la police rend la chose plus véritable plus épeurante et plus paniquante. Donc je dis "Attendons encore un peu, je vais aller chez moi vérifier si elle y est" et on convient qu'elle me rappellera dans exactement 5 minutes vu que les appeler c'est peine perdue à l'heure du midi.

Je prends la voiture, je roule à 30 KM/h (zone scolaire!)  en hurlant et quand j'arrive chez moi, je défonce presque la porte et je hurle "ALICIA??" dans la maison. Jamais il n'y a eu silence plus lourd dans ma vie.  Je me mets à m'imaginer à peu près tout ce qui est possible. Parce que oui, on lui a appris à ne pas parler aux étrangers, à hurler sa vie en cas de panique et tout le reste mais ma fille est grosse comme une brindille, n'importe quel adulte mal intentionné pourrais probablement la lever d'une main et partir avec elle en moins de 2. Et ça, je le sais.

Heureusement, c'est là que le téléphone sonne et que la directrice me dit que la meilleure amie de ma fille est pas mal certaine de l'avoir vu partir avec son père pour le diner. Je cire " Ah ben tabarn*ck!!!", je m'excuse à la directrice, qui clairement en a vus et entendus d'autres , je raccroche et appelle son père pour la je-sais-pas-combientième fois . Et encore et toujours pas de réponse.

C'est là que je crois que j'ai crié " Veux-tu ben me dire à quoi ça sert d'avoir un cellulaire si je peux pas te rejoindre??!!!" assez fort pour que mes voisins aient envie de me répondre.

À ce stade là je tourne comme un lion en cage dans ma maison : j'ai la quasi assurance que tout est ok mais tant que je ne le saurai pas à 100%, je ne serai sûre de rien. En gros, je dois me fier aux dires d'une enfant de 11 ans qui est pas-pire-sûre.

Et là, ENFIN son père m'appelle. Je répond en vitesse et tout ce que j’entends c'est "Oh mon doux, je m'excuse tellement..." et ça y est, je m'écroule en pleurs. Littéralement. Je suis tombée en pleurant sur le sol comme une poupée inanimée.

         J'ai bien du passer 15 minutes 
    sur le plancher de ma cuisine à pleurer.


J'avais beau savoir que tout était correct, toute la panique sortait d'un coup et pas un petit! On a beau se raisonner, quand on est en choc, faut donner le temps au temps et laisser la raison reprendre le dessus. Ce que j'ai finalement su c'est que son père a décidé de l'emmener diner et lui a dit, la veille, "Quand tu iras diner avec maman ce midi, dis-lui que demain, tu dines avec moi".  Et, comme elle le fait avec bien des choses, ma fille a oublié. Et non, ça n'est pas venu à l'idée de  papa de prendre 5 secondes le matin pour me texter " Alicia dine avec moi ce midi" . Lui, il s'est dit qu'elle me l'avait dit puisqu'il le lui avait demandé, et donc que tout était tigidou. Et c'est ce jour là qu'il a oublié son téléphone dans son auto tout le long du dîner. Tsé, une belle enfilade de belles circonstances de m*rde.

Quand j'ai repris mon souffle, je lui ai expliqué (ok, peut-être aussi un peu-beaucoup gueulé) que ça prend 5 freaking secondes envoyer un texto!!! Parce que non, tu ne peux pas compter sur un enfant lunatique pour faire tes messages, va falloir les faire toi-même!


Je sais pas trop comment je sonnais mais 10 minutes plus tard, il était chez moi pour s'excuser en personne. Il se sentais vraiment mal. Et de voir ma face de fille qui vient de faire une crise de panique et de larmes a du en rajouter une couche. Pas tant mieux mais presque mais parce que je ne veux plus jamais avoir peur comme ça. Ne pas savoir où est son enfant c'est une des pires peurs qu'on peut (et ne veut pas) imaginer. Comme un coup de poing au ventre à répétition.


Ça fait que je trouvais que ça valait de nous rappeler à tous (et à vos ex si vous êtes, vous aussi dans une garde partagée) qu'il y a des moments où texte n’est pas DU TOUT indiqué et il y en a d’autres où au contraire, vaut mieux en dire plus que moins.

Ne textez pas au volant mais textez pour mettre l’autre courant!

Et vous, avez vous déjà vécu ce genre de situation?
Avez vous des trucs qu'on pourrait ajouter ici?












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